Préface par Serge Nollens
Que les choses soient bien claires : je ne suis pas le sujet de l’histoire ! Ce livre parle des Narcisses, un groupe de rock que j’ai rencontré par hasard en vivant à Paris. Sur scène, ils étaient deux, Raphaël et Tristan, et dans les cœurs, le nombre des Narcisses grandissait et allait d’une dizaine d’amis à des milliers de personnes, tous accrochés quelque part aux même références. Les Narcisses, plus qu’un groupe, était un mode de vie, c’était les livres et les guitares, c’était les vieilles salles de cinéma et les cimetières, le rouge à lèvre et l’encre pas sèche. Au contact de ce groupe d’amis, j’ai pu goûter à tout ce dont j’avais toujours rêvé. J’ai appris la guitare, ils se sont mis à écrire. Très vite, nous ne savions plus qui faisait quoi. Mon intrusion dans leurs vies s’est faites par hasard, nous sommes tombés les uns sur les autres et puis, sans même échanger un mot ni signer de contrat, nous ne nous sommes plus quittés. De la vie en arc-en-ciel que j’aie partagée avec eux j’ai fait des milliers de notes dans mon carnet Moleskine, des mots agencés n’importe comment, des bribes de phrases délaissées par la raison. Parfois, j’ai simplement retranscrit la réalité et, n’étant guère doué pour ça, j’ai aussi beaucoup imaginé à partir de ce que je savais et de ce que je voyais. Aujourd’hui, j’essaie de reproduire l’ensemble de la manière la plus honnête possible : si je ne précise rien, c’est que les éléments retranscrits se sont réellement déroulés. Sinon, c’est qu’ils ont seulement eu lieu dans nos têtes. Et c’est déjà pas mal.